ESA Paris

Jan 24, 2023

L’école

Établissement privé et associé d’enseignement supérieur fondé en 1865, l’École Spéciale d’Architecture est née des enjeux et des aspirations de l’époque, teintée d’enseignements spécifiques à la profession d’architecte comme la construction aussi bien moderne que médiévale, le droit, l’hygiène etc. Une réforme de l’enseignement de l’architecture à l’École impériale des Beaux-Arts, amorcée par Eugène Viollet-le-Duc en 1863, s’était alors confrontée au refus des étudiants. Prenant acte de cet échec, l’ingénieur centralien Émile Trélat, soutenu par plusieurs personnalités de toutes professions, fonde une école libre  d’architecture, offrant ainsi une alternative pragmatique à l’enseignement officiel.

En 1870, l’École est reconnue d’utilité publique, et se constitue en 1923 en structure associative (loi 1901). Les statuts réformés en 1978 permettent aux anciens élèves, enseignants, étudiants et personnel administratif de participer à une forme nouvelle de cogestion et à l’élaboration une culture alternative de l’architecture.

Depuis 1904, l’ESA est installée au 254 boulevard Raspail, dans un bâtiment articulé autour d’une verrière centrale, destinée notamment aux expositions et à l’appropriation étudiante, des salles de cours et amphithéâtre ; les ateliers d’architecture sont installés dans deux extensions successives, ateliers ouverts sur la cour de l’École, et immeuble partagé avec l’École Camondo des Arts Décoratifs.


Le projet pédagogique

La « position » singulière de l’ESA procède d’abord de son statut. Établissement privé d’enseignemen supérieur, le diplôme de DESA est officiellement reconnu par l’État depuis 1934. Ses diplômes des 1ère et 2ème cycles de formation initiale sont reconnus par équivalence au DEEA et DEA des ENSAM, et visés par le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, tandis que le Ministère de la Culture « habilite » son programme et le reconnaît conjointement, son diplôme d’architecte donnant accès à la formation HMONP.

Cette double tutelle garantit le contenu de son enseignement et la qualité de l’établissement.

Ce statut singulier l’oblige à faire preuve d’une innovation constante et d’excellence dans son projet pédagogique. La gouvernance et le pilotage de l’École sont des atouts dans cette quête : ses statuts mettent en place une « cogestion » étudiants / enseignants et assurent, pour eux, à parité, un rôle prépondérant dans l’assemblée générale et le conseil d’administration. Le Directeur, avec le Collège enseignant, agit ainsi en étroit dialogue avec eux. Ce fonctionnement collégial est une chance pour une contribution effective, collective et dynamique de tous les membres de l’association à un projet d’établissement. Les statuts de l’ESA, en cours de modification, visent à moderniser le fonctionnement de l’École, tout en préservant cette logique générale.


L’organisation de sa pédagogie en semestre est une autre spécificité importante de l’ESA, avec deux rentrées par an, l’une en septembre, l’autre en mars, et un jury général à la fin du semestre, qui réunit l’ensemble des enseignants et qui prononce le passage dans le semestre supérieur : le suivi des étudiants s’en trouve renforcé, et un étudiant qui se trouverait en échec pourrait redoubler son semestre immédiatement, sans avoir à attendre six mois… Ainsi, tous les niveaux et tous les semestres sont constamment présents à l’École.

Enfin, le projet pédagogique est, tout au long du parcours universitaire, axé autour d’un apprentissage dans la transversalité du métier d’architecte : chaque semestre, les travaux d’atelier sont élaborés et produits en lien avec les enseignants des disciplines associées (art, sciences humaines, etc.).


Chiffres 2018-2019

597 étudiants en formation initiale, dont 124 en première année

94 étudiants en formation HMONP

231 étudiants étrangers, avec 40 nationalités différentes

91 enseignants, dont 64 architectes

10 000 ouvrages en bibliothèque, et un fonds patrimonial ancien de 1 600 titres publiés entre 1 820

et 1 860


Le premier cycle

Le cursus du cycle Licence, qui concerne l’immense majorité des étudiants, est surtout porté vers l’expérience de la transversalité. Celle-ci doit permettre en effet de définir l’enjeu théorique et pratique de la séquence pédagogique, symbiose souhaitée entre projeter et problématiser, mais également d’induire la notion de co-enseignement et de cours associés à l’atelier de projet-mémoire.


Pour autant, les étudiants reçoivent des enseignements articulés autour de cinq champs disciplinaires : « Projeter / Culture du projet-mémoire », « Représenter / Outils de représentation », « Construire / Culture scientifique et technique », « Penser / Humanités » et « Créer / Culture artistique ».


Enfin, pour chaque semestre, les étudiants se confrontent à une problématique différente et à des thèmes semestriels, reprise dans les différents enseignements.

Semestre : Architecture des sens / Espace partagé / Paris

Semestre : Habiter la Terre / Fabriquer et construire

Semestre : Habiter la ville / Usages et pratiques de l’habiter

Semestre : Habiter un milieu 1 / Contextes & paysages / Bâtir avec la nature

Semestre : Habiter un milieu 2 / Écologie urbaine / Nature dans la ville dense

Semestre : Habiter un autre milieu / Relation global local


Chaque semestre, l’école accueille une personnalité du monde de l’art ou de l’architecture qui propose à tous les étudiants une conférence et un concours sur un thème/sujet expérimental. Le cycle Licence est complété par une politique de stages renforcée, où les étudiants doivent obligatoirement effectuer, pendant les intersemestres (de janvier-février ou de juillet-août), trois stages de quatre semaines. Le stage de 1ère année est un stage ouvrier. Ceux de deuxième et troisième année sont effectués dans toutes structures professionnelles de l’architecture, de l’urbanisme et du paysage. Le choix de la structure doit être en correspondance avec les visées professionnelles de l’étudiant.


Le deuxième cycle et ses domaines d’expérimentations

Le cursus du cycle master diffère dans son objectif et sa structuration : il s’agit en effet d’y former en quatre semestres des experts de la création ou de la régénération de l’architecture des milieux habités. Six enseignants sont affectés à chacun des domaines d’expérimentations, dont au moins la moitié sont architectes.


Les enjeux sont d’apprendre aux futurs diplômés à savoir penser une architecture adaptable et en ouverture avec les milieux naturels, à prendre en compte les rythmes de la vie, que ce soient ceux liés aux mobilités, aux évolutions des usages et leur implication sur l’espace, mais aussi aux rythmes spécifiques de la nature.

• Savoir concevoir un projet architectural et urbain (concepts, méthodes et savoirs, représentations) et entrelacer les échelles.

• Acquérir une pensée critique et une capacité à la problématisation autour de thématiques propres à l’architecture, à l’urbain, et au paysage en relation au projet.

• Maîtriser les processus de fabrication du projet en relation avec divers contextes et en référence aux différents usages, techniques et temporalités.

• Se préparer aux différents modes d’exercice et domaines professionnels de l’architecture.

• S’initier à la recherche pour ceux qui le souhaitent ou conduire vers d’autres formations

d’enseignements supérieurs.


Pour atteindre ces objectifs, le master offre (au choix) quatre domaines d’expérimentations.

• Des Equilibres / Architecture urbaine / Fondation, mondialisation, fluidité et renouvellement, métropolisation

• Fabrique collective / Projets expérimentaux en oeuvre ouverte / Conception, matières et construction

• Habiter l’anthropocène / Ressources, recyclages, expérimentation / Permanence et transformation, processus évolutif urbain et cycles de vie

• Transitions / Énergétiques, écologiques, numériques, sociétales et territoriales.


Pour poursuivre l’effort de transversalité, les jurys des domaines d’expérimentations sont mutualisés et chaque semestre un workshop commun est organisé. Enfin deux cycles conférentiels, « Champs critiques » et « Idéel, Conceptuel, Processuel », s’ouvrent, invitant professionnels et intellectuels de haut niveau, dans un exercice prolongé et approfondi d’échange et de débat avec les étudiants de Master.


Les formations spécialisées


Formation professionnelle diplomante

La formation professionnelle diplomante s’adresse à des personnes en activité dans le secteur de l’architecture, et qui souhaitent parfaire leurs compétences et acquérir une licence en architecture (2 ans) et un master d’architecte (2 ans), puis la licence d’exercice du métier d’architecte (HMONP) (1an). La formation est organisée de façon à permettre la poursuite de l’exercice professionnel et a pour objectif de transmettre les fondamentaux de la discipline et du métier. Elle suppose une aptitude à remettre en cause les réflexes professionnels acquis et à prendre la hauteur de vue nécessaire à une pratique renouvelée du métier. L’ESA est agréée pour la formation continue, et référencée DATADOCK ; ces formations peuvent faire l’objet de financement par des organismes tel que le FONGECIF.


Double-formation Architecte-Ingénieur – Ingénieur-Architecte

En mars 2015, une convention de collaboration a été signée entre l’ESA et l’ESTP pour permettre l’émergence d’une formation de double diplôme « ingénieur ESTP » et « architecte DESA », cette formation se déclinant en deux cursus : un cursus appelé « architecte-ingénieur / AI », s’adressant aux étudiants initialement recrutés à l’ESA en première année d’étude supérieure, et qui dure sept années ; un cursus « ingénieur-architecte / IA » qui est tourné vers les étudiants admis à l’ESTP Paris en première année d’ingénieur de la spécialité « bâtiment » après deux années en classe préparatoire et la réussite du concours d’entrée, et qui dure cinq années. Le bilan effectué fin 2018 de ce double diplôme indique l’inscription de 28 AI et de 31 IA dans ce partenariat particulier, mais également le besoin de renforcer le soutien et le tutorat des AI. Ce partenariat avec l’ESTP est fondé sur la similarité de profils des deux écoles (histoire, statuts, fonctionnement), mais également sur la proximité physique des deux campus, Cachan étant situé sur la même ligne de RER que l’ESA.


L’HMONP

La formation est organisée en deux parties : la mise en situation professionnelle et les cours.

La mise en situation professionnelle dure 6 mois minimum. Elle peut se faire dans une ou plusieurs structures ; dans ce dernier cas, la durée minimum du séjour dans une structure ne peut être inférieur à trois mois. Il est possible de l’effectuer à l’étranger y compris hors Union Européenne : l’agence choisie sera alors sous la responsabilité d’un architecte DESA et si ce n’est pas le cas, il faudra au minimum qu’un architecte DESA y travaille et soit notre correspondant. Les cours portent sur questions relatives à l’organisation de l’agence, la responsabilité de l’architecte, la mise en oeuvre du projet, les relations entre maître d’oeuvre et maître d’ouvrage, etc., soient tous les points liés à l’exercice en son nom propre.

Les cours sont divisés en deux sessions de 10 jours ouvrables chacune :

• Les obligations de l’architecte, notamment juridiques et réglementaires ;

• L’exercice du métier de maître d’oeuvre.

Le volume horaire global de la formation tient compte d’une part des exigences réglementaires attachés à la formation (120 h), considérablement renforcé par l’apprentissage approfondi de REVIT et de la maquette numérique (150 h). Ainsi, la dimension de la transition numérique, actuellement à l’oeuvre dans le métier d’architecte, est totalement intégré à cette formation d’habilitation.


La Recherche


Initiation à la recherche

Inscription au coeur du cycle Master d’une initiation à la recherche, pour les étudiants qui le souhaitent, ou pour les conduire vers d’autres formations d’enseignements supérieurs. 


Partenariats et ESALAB

Plusieurs partenariats en recherche sont actuellement en train d’établissement préliminaires nécessaires à l’organisation d’une offre de recherche complète pour l’obtention d’un doctorat

en architecture. Cette offre s’appuie également sur l’existence du laboratoire de recherche, ESALAB, structure satellite et autonome permettant la valorisation des travaux des enseignants-chercheurs de l’École.


Les associations


BARESA

Le bar de l’ESA est un lieu d’échange entre étudiants, enseignants qui assure les cafés, petit déjeuners, repas tout au long de la journée.


BDESA

Le Bureau des étudiants est élu par l’ensemble des étudiants pour assurer l’interface entre administration et étudiants et animer la vie de l’école au moyen d’événements extra-scolaires, d’expositions, de soirées.


ASCESA

Association Sportive et Cérébrale de L’ESA qui facilite l’accès à la détente par le sport ou par une activité artistique.


COOP ESA

Coopérative matériaux qui permet d’acquérir à moindre coût les fournitures et matériaux utiles au projet et propose un « pack de rentrée » pour la première année.


REPESA

Met à disposition un espace de production et de reproduction de supports pour les étudiants, les accompagne lors de leurs tirages papiers (panneaux, livrets...).


LASERESA

L’équipement de l’atelier permet la réalisation d’exercices pratiques, mais aussi la conception et la construction d’outils pédagogiques nouveaux et originaux. Il propose une activité de conseil pour la conception et la réalisation de maquettes multi-matériaux.

Crédit photo: Atelier Dédalles Encrées


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